Comment optimiser sa fiscalité et sa rémunération en 2025 quand on est entrepreneur ?

L’optimisation fiscale et la gestion de la rémunération sont des problématiques bien connues pour les entrepreneurs. Mais en 2025, ces questions risquent de devenir encore plus stratégiques, notamment avec la fin de plusieurs avantages fiscaux et un contexte économique incertain. Plusieurs dispositifs fiscaux essentiels, tels que le Crédit d’Impôt Innovation (CII) et le crédit d’impôt pour la formation des dirigeants, prendront fin au 31 décembre 2024. Face à ces évolutions, les chefs d’entreprise devront anticiper et ajuster leurs stratégies de rémunération et d’imposition. 

Choisir le bon statut juridique et fiscal 

Cela peut paraître évident, mais le choix du statut juridique d’une entreprise (Entreprise Individuelle, EURL, SASU, etc.) a des conséquences directes sur la fiscalité et la rémunération du dirigeant. Selon un article du site Selexium.com, les entrepreneurs ont tout intérêt à arbitrer à bien le sélectionner le sélectionner dès le départ, ce choix déterminant le régime fiscal applicable :

  • EI et EURL : soumis à l’impôt sur le revenu (IR), ce qui peut s’avérer plus avantageux pour les petits revenus.
  • SASU : soumise à l’impôt sur les sociétés (IS), offrant des options d’optimisation pour la rémunération du dirigeant via les dividendes.

Le choix du régime fiscal est également essentiel. L’option pour l’IS peut permettre de différer l’imposition des bénéfices et d’en optimiser l’utilisation.

Arbitrer entre salaire et dividendes 

La rémunération du dirigeant peut prendre les deux formes principales listées ci-dessous.

  • Le salaire, qui permet de cotiser pour la retraite et la protection sociale, mais qui est soumis à des charges sociales élevées.
  • Les dividendes, qui bénéficient d’une fiscalité plus douce, notamment via la Flat Tax de 30 %, mais qui n’ouvrent pas de droits à la protection sociale.

L’équilibre entre ces deux modes de rémunération dépendra des besoins du dirigeant et de sa stratégie patrimoniale.

Profiter des dispositifs d’épargne et d’investissement 

L’épargne retraite est un levier d’optimisation fiscale à ne pas négliger. Le Plan d’Épargne Retraite (PER) permet une déduction des versements du revenu imposable, offrant ainsi un double avantage : préparer l’avenir tout en réduisant son imposition.

D’autres stratégies permettent d’optimiser son patrimoine et sa fiscalité. 

L’assurance-vie, par exemple, demeure un incontournable, bénéficiant d’une fiscalité allégée après huit ans de détention. Elle permet non seulement de valoriser un capital sur le long terme, mais aussi d’optimiser la transmission de son patrimoine grâce à une imposition réduite sur les successions. 

L’investissement immobilier, de son côté, constitue également une alternative intéressante, notamment à travers les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) ou la détention en direct. En générant des revenus complémentaires et en bénéficiant d’éventuels avantages fiscaux, ces placements permettent aux entrepreneurs de diversifier leurs actifs tout en constituant un matelas financier sécurisant pour l’avenir.

Anticiper la transmission de son entreprise 

L’année 2025 marquera un tournant dans la transmission d’entreprise avec la suppression de l’abattement fixe de 500 000 € sur les plus-values de cession pour les dirigeants partant à la retraite. Cette modification risque d’alourdir considérablement la charge fiscale des entrepreneurs souhaitant céder leur société. 

Pour minimiser cet impact, plusieurs solutions s’offrent aux chefs d’entreprise. Le pacte Dutreil, par exemple, demeure un levier essentiel permettant d’alléger la fiscalité sur la transmission en offrant des exonérations partielles de droits de succession. 

Autre stratégie pertinente : la donation avant cession, qui permet de bénéficier d’abattements progressifs et d’optimiser la transmission en réduisant la fiscalité globale. Anticiper ces démarches est crucial pour assurer la pérennité de l’entreprise tout en protégeant son patrimoine personnel.

Au-delà des stratégies et des arbitrages fiscaux, une question essentielle demeure en 2025 : comment, dans ce contexte mouvant, les entrepreneurs pourront-ils continuer à innover et à créer de la valeur sans être freinés par un cadre fiscal toujours plus contraignant ? L’avenir de l’entrepreneuriat en France dépendra sans doute de la capacité des décideurs à offrir un environnement propice au développement, tout autant que de l’ingéniosité des chefs d’entreprise à contourner les obstacles. Car si la fiscalité évolue, une chose reste certaine : les entrepreneurs, eux, continueront à entreprendre.

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