motif de licenciement

Motifs de licenciement : Procédures et Indemnités 

Le licenciement est une mesure de rupture du contrat de travail qui peut être mise en place par l’employeur. En France, les employés ne peuvent pas être licenciés de manière arbitraire. Cet acte est encadré par la loi et doit respecter plusieurs règles. Découvrez les différents motifs de licenciement, ses indemnités légales ainsi que les procédures associées. Découvrez aussi le chômage pour licenciement faute grave.

Qu’est-ce que c’est que le licenciement pour motif personnel ? 

Le licenciement pour motif personnel est déclenché en raison du comportement ou des aptitudes du salarié. Il peut être disciplinaire ou non-disciplinaire. 

Le licenciement disciplinaire  

Le licenciement disciplinaire est fait lorsque le salarié commet une faute professionnelle grave, telle qu’un acte de violence, un vol, une insubordination ou une négligence sérieuse. Selon les statistiques fournies par le ministère du Travail, les fautes les plus courantes sont liées à l’absentéisme et au non-respect des règles de sécurité. A noter que les licenciements disciplinaires sont souvent liés à des cas d’absentéisme répété et injustifié. 

Le licenciement pour motif non-disciplinaire  

Le licenciement pour motif non-disciplinaire résulte de raisons objectives, comme des difficultés d’adaptation du salarié à son poste de travail, une inaptitude médicale, ou une réorganisation de l’entreprise. Ces licenciements représentent un pourcentage significatif des cas de rupture du contrat de travail. Les motifs non-disciplinaires sont souvent plus controversés que les motifs disciplinaires.  Ces cas de licenciement, bien que justifiés, peuvent parfois représenter un piège pour le salarié concerné. Le piège du licenciement pour inaptitude en est un véritable exemple. 

En effet, lorsqu’un salarié est déclaré inapte à occuper son poste pour des raisons de santé, l’employeur est contraint de chercher une solution de reclassement adaptée. Il arrive que certaines entreprises n’offrent pas suffisamment d’opportunités de reclassement, ce qui peut entraîner un licenciement pour inaptitude sans réelle alternative pour le salarié.

L’apport de l’avocat en cas de licenciement 

Selon les données d’un graphique publié par Statista Research Department, près de 1,07 million de salariés en CDI et/ou CDD ont été licenciées en 2022. Une année qui a enregistré le plus haut taux de licenciements. Face à la complexité des lois entourant le licenciement, il est souvent conseillé de consulter un avocat spécialisé en droit du travail. Celui-ci peut aider à comprendre les motifs de licenciement valables, les démarches à suivre, et s’assurer que toutes les procédures légales sont respectées.

A noter que le salarié a droit à proposer une rupture conventionnelle à son employeur. Alors, rupture conventionnelle ou licenciement ? La rupture conventionnelle est un accord amiable entre l’employeur et le salarié pour mettre fin au contrat de travail. Contrairement au licenciement, cette procédure est basée sur un consentement mutuel. En revanche, le salarié doit toujours recourir à un avocat pour s’assurer que ses intérêts sont protégés. D’après les résultats du sondage de mon-avocat.fr, 33% des salariés font appel à un avocat pour les assister lors d’un licenciement. Selon le même sondage, 35 % trouvent que les démarches juridiques sont trop compliquées.

Le service statistique du ministère du Travail, évoque qu’au premier trimestre de l’année 2022, 71% des abandons de poste sont dus à des licenciements pour faute grave ou lourde.   

Quelle est la procédure de licenciement pour motif personnel ? 

Lors d’un licenciement pour motif personnel, l’employeur doit respecter une procédure stricte, prévue par la loi. Cela inclut la convocation du salarié à un entretien préalable, l’exposé des motifs du licenciement, et le respect d’un délai de réflexion avant de notifier la décision finale.  

Pour un licenciement irrégulier :  

Un licenciement est qualifié d’irrégulier lorsque l’employeur ne respecte pas la procédure légale prévue pour la rupture du contrat de travail.

Dans ce cas, le salarié se retrouve confronté à la perte de son emploi sans qu’aucun motif valable ne justifie cette mesure. Cette violation des règles du licenciement peut être source de profondes injustices pour le travailleur concerné.

Les raisons qui peuvent conduire à un licenciement irrégulier sont assez diverses. Il peut s’agir d’une absence de convocation à l’entretien préalable, d’un non-respect du délai de réflexion du salarié, ou encore d’un manquement à l’obligation de notifier la décision finale par écrit.

Dans de tels cas, le salarié peut contester cette rupture de contrat devant les tribunaux compétents, notamment le Conseil des Prud’hommes. Ce dernier pourra juger si le licenciement est irrégulier et, le cas échéant, ordonner la réintégration du salarié dans son poste. Il peut également octroyer des indemnités en réparation du préjudice subi.

Pour un licenciement abusif : 

Le licenciement est considéré comme injustifié ou abusif lorsqu’il est effectué sans cause réelle et sérieuse. Les travailleurs victimes de licenciements abusifs peuvent obtenir des indemnités supplémentaires. Plus de 100.000 dossiers sont déposés sur le site SaisirPrudhommes.com depuis 2012. Les salaires impayés et les licenciements abusifs constituent à eux seul plus de 70% des dossiers déposés. Il en résulte que les catégories les plus impactés sont :  

  • Les agents de sécurité et d’entretien 
  • Les vendeurs 
  • Les ouvriers du BTP 

Licenciement pour motif économique : comprendre les raisons et les enjeux 

Le licenciement pour motif économique survient lorsque l’entreprise traverse des difficultés économiques, entraînant la suppression de postes. Cela peut être dû à des pertes financières, une réorganisation ou la fermeture de l’entreprise. Selon les données de l’Insee, le licenciement économique concerne environ 20% des cas de rupture de contrat de travail. A noter que les licenciements économiques ont augmenté de 19,9 % ces dernières années. 

Pour cause économique  

C’est une situation délicate qui découle de difficultés financières rencontrées par l’entreprise. Celle-ci peut entraîner la suppression de postes afin d’adapter l’effectif aux ressources disponibles. Les motifs économiques du licenciement reposent sur des éléments tangibles tels que la baisse du chiffre d’affaires, des commandes en baisse ou une dégradation de la trésorerie.

Cette mesure vise à sauvegarder la pérennité de l’entreprise en réduisant ses coûts salariaux. La loi encadre strictement cette procédure afin de protéger les droits des salariés.

Pour cause réelle et sérieuse 

Le licenciement pour motif économique doit être basé sur une cause réelle et sérieuse, justifiée par la situation économique de l’entreprise. Si ce n’est pas le cas, le licenciement peut être contesté.

Une étude réalisée par la Chancellerie indique que le coût juridictionnel moyen de la rupture et l’indemnisation pour licenciement sans cause réelle et sérieuse est de 40.000 euros. Cela englobe le versement des salaires impayés.

Licenciement économique : Les étapes clés de la procédure 

La procédure de licenciement économique est encadrée par des règles spécifiques. Elle vise à protéger les droits des salariés tout en permettant à l’entreprise de faire face à des difficultés financières réelles. 

L’employeur doit justifier la cause économique du licenciement en fournissant des éléments concrets et vérifiables qui démontrent les difficultés financières de l’entreprise. Cela peut inclure des bilans financiers ou des rapports d’audit.  L’employeur doit également tenir compte de certains critères tels que l’ancienneté, les compétences professionnelles et les charges de famille des salariés concernés. L’objectif ? C’est d’éviter tout licenciement discriminatoire et d’assurer une équité dans le processus. 

La procédure de licenciement économique comprend également des mesures d’accompagnement pour les salariés licenciés, telles que :  

  • La mise en place d’un plan de reclassement ; 
  • Des formations professionnelles 
  • Des aides au reclassement. 

 Ces mesures visent à faciliter la transition vers de nouvelles opportunités d’emploi pour les salariés licenciés. 

La loi impose également à l’employeur de consulter les représentants du personnel ou le comité social et économique (CSE) avant toute décision de licenciement économique. Cette consultation a pour but d’informer les salariés concernés de la situation économique de l’entreprise et des raisons justifiant les suppressions de postes. 

Indemnité légale de licenciement : Droits du salarié 

En cas de licenciement, le salarié a généralement droit à une indemnité légale de licenciement calculée en fonction de son ancienneté dans l’entreprise. Selon les données de l’Insee, l’indemnité légale de licenciement représente environ 10% du salaire mensuel brut par année d’ancienneté.

Comment calculer l’indemnité de licenciement ? 

L’indemnité de licenciement est calculée en prenant en compte l’ancienneté du salarié, sa rémunération brute et un coefficient multiplicateur. En 2021, l’assurance chômage a versé en allocations plus de 38 milliards d’euros. Un chiffre qui en dit long sur le nombre de salariés licenciés en France. 

Le licenciement est une procédure complexe qui doit être mise en œuvre en respectant les droits des salariés. Il faut se conformer aux règles légales pour éviter les conséquences d’un licenciement injustifié. Si vous êtes confronté à un licenciement, il est toujours recommandé de consulter un avocat spécialisé pour obtenir des conseils juridiques adaptés à votre situation.

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